CAZECO | TOITS DE CHAUME ANDALOUS – ANTONIO GANDANO, MAÎTRE CHAUMIER
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TOITS DE CHAUME ANDALOUS – ANTONIO GANDANO, MAÎTRE CHAUMIER

Un récent passage en Andalousie nous a donné l’opportunité de rencontrer Antonio Gandano, maestro chocero (maître chaumier, pour les non hispanophones). Pour les non-initiés, chaumier est le terme désignant un artisan spécialisé dans les toitures végétales (et non végétalisées, quoiqu’elles peuvent parfois l’être… pensez aux iris fleurissant les faîtages normands) conçues à base de tiges de plantes telles le roseau, le blé voire la bruyère…

Rendez-vous a été fixé à Arcos de la Frontera, province de Cadix, où réside le bonhomme et où il finalisait une toiture de chaume habillant une ossature bois ouverte sur l’extérieur (elle-même assemblée par Antonio).

Le travail exécuté est beau, mais l’homme, intarissable conteur, l’est encore plus. Il fait partie de ces rares Artisans, Amoureux, Ardents défenseurs, Aventuriers… qui vous racontent leur métier avec passion et humanité. Le principal leitmotiv d’Antonio, lorsqu’il s’engage sur un projet, c’est l’utilisation de matériaux locaux, issus d’un rayon de 15 km autour du bâti à construire. Et il ne se cantonne pas à la réalisation des toitures, il assemblera avec la même passion fondations cyclopéennes à la chaux, murs en pierres sèches, maçonneries de terre crue, ossatures et charpentes en bois, enduits terre et/ou chaux… Dans la même trempe que ses acolytes locaux, Laurent Coquemont pour ne citer que lui, qui animent entre autre le Museo de Cal de Moron.

LE chaume (et non la), mot dérivé de la racine latine  »calamus » (la tige de roseau) désigne la tige creuse des plantes de la famille des Graminées (le blé, le roseau, la massette…) et d’autres familles telles les joncs….En construction, le chaume qualifie donc les tiges utilisées pour réaliser des couvertures, selon des techniques à sec, sans lien hydraulique, par empilage, tressage, taille… Par extension, le chaume désignera aussi le toit en chaume.

Cependant, ce matériau peut aussi habiller des façades verticales, selon les mêmes techniques, comme dans ce centre de découverte de La Roche-sur-Yon réalisé par Guinée*Potin, ce centre pour visiteurs Naturum de Tåkern (Suède) dessiné par Jonas Edblad, ce centre d’accueil néerlandais de Mohn and Bauman ou encore cette maison dessinée par Arjen Reas.

Antonio vous parlera de choza (le chaume), caña (roseau en général), cañizo (le roseau commun ou petit roseau) ou même de brezo (la bruyère) qu’il utilise aussi en couverture.

Coté matière première, le chaume est une fibre végétale, donc puits de carbone, d’origine naturelle, à croissance rapide, recyclable, biodégradable… bref, un excellent produit.
Coté localité, le chaume provient de plantes répandues, que l’on rencontre notamment au Maroc, locales par excellence.
Coté performance, le chaume apporte une très bonne isolation thermique  (25-30 cm d’épaisseur, pour un coefficient de conductivité thermique de 0,045 W/m.K pour la paille à 0,056 W/m.K pour le roseau) et ce sur une durée de vie allant de 30 à 50 ans selon la technique, période au bout de laquelle sera effectué un nettoyage et l’ajout d’un complément de chaume (pas de dépose et de changement intégral.)
Coté investissement, compter 130-150 €/m².
Coté réaction au feu, de même qu’une botte de paille, sa forte densité empêche la propagation du feu qui se retrouve vite à court de comburant (l’oxygène) lorsqu’il atteint le cœur de la couche de chaume. Ce qui n’empêche pas Antonio d’avoir trousse de secours et extincteur à portée de main… comme sur tout chantier bien géré !

Pour en savoir d’avantage : blog / facebook

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